Diplôme d’ingénieur en informatique en poche, passionné d’art et de littérature, comme il aime à se présenter, Boubacar Lâ, la trentaine révolue, fait incontestablement partie de cette nouvelle race de jeunes qui se veulent un destin d’agriculteur.
Depuis 5 ans, à la tête d’une Coopérative fédérant 25 groupements, ce diplômé d’université croit qu’avec des appuis bien ciblés, il parviendra à endiguer la ruée des jeunes de sa localité vers les zones minières. A Dinguiraye, sa terre natale, la production du maïs n’est pas que justifiée par des raisons de sécurité alimentaire. Ici, c’est surtout un trait culturel, difficile à abandonner. Et le diplômé en use, avec assez de réussite, pour freiner l’exode des jeunes de Dinguiraye vers les mines.
« Pour nous, le défi est à la fois culturel et économique », explique ce jeune diplômé d’une grande école. « La culture du maïs fait partie de nos traditions et des habitudes gastronomiques de citoyens de Dinguiraye. Aucune raison ne pourrait justifier le recul de ce trait culturel, surtout qu’il constitue une source de revenus pour de nombreuses familles. »
A la tête de la coopérative ‘’ Nafadjama’’, Boubacar Lâ veut redonner à la maïs-culture ses lettres de noblesse à Dinguiraye. Il dispose, pour cela, de quelques atouts : des terre fertile adaptée à la culture du maïs, plus de 6 ha mis en valeur et, surtout un marché local de consommation relativement important. En effet, la consommation du maïs est une de particularité de l’art culinaire à Dinguiraye.
Mais les obstacles à la production et la transformation sont légion : « le coût des intrants restent hors de portée pour la plupart des producteurs, la transformation de la production reste faible. Elle se limite à la semoule de maïs utilisé pour la bouillie locale, appelée ‘’ Ndappa ’’ et le ‘ ’Latchiri ’’.» Le jeune producteur espère qu’avec d’avantage d’appuis, la filière à Dinguiraye contribuera à freiner l’exode de jeunes vers les zones minières environnantes.