RÉSUMÉ
Dans le cadre du Partenariat Pays (CPP), La République de Guinée a obtenu l’accord de financement du Projet de Développement de l’Agriculture Commerciale en GUINEE (PDACG) avec le Groupe de la Banque Mondiale pour la période 2018-2023. L’objectif de développement du PDACG est d’augmenter l’investissement privé dans l’agriculture commerciale et accroître les quantités de produits agricoles commercialisés et exportés. Il s’exécute à travers les cinq (5) composantes ci-après. • Composante 1 : Amélioration de l’accès aux marchés ; • Composante 2 : Promotion des investissements privés dans l’agriculture commerciale et l’agro-alimentaire ; • Composante 3 : Développement institutionnel ; • Composante 4 : Intervention en cas d’urgence ; • Composante 5 : Coordination et gestion du projet.
Les enjeux environnementaux et sociaux pour la zone du projet concernent :
- La gestion des déchets solides et liquides notamment de l’emballage des pesticides dont le mode actuel (prolifération des dépôts « sauvages ») ne répond pas aux pratiques admises en matière de protection de l’environnement. Avec la réalisation du projet, la problématique de la gestion des pesticides (y compris la gestion intégrée) dans la zone du projet pourrait devenir une véritable préoccupation si ce mode de gestion persiste. Cette gestion actuelle pourrait accentuer les risques sanitaires et la perte de la biodiversité notamment la réduction de la faune ichtyologique.
- Le deuxième enjeu dans l’exécution du projet est la gestion de l’extension des superficies cultivables (déboisement intensif). Cette exécution si elle n’est pas bien gérée pourrait entraîner une destruction accrue de la végétation et la dégradation des berges des cours d’eau existant dans la zone du projet.
- Le troisième enjeu majeur que pourrait engendrer le projet est le défi de la gestion des conflits agropastoraux constatés dans la zone du projet. En effet, la concentration du bétail autour des champs pourrait accentuer la dégradation des parcours pastoraux. Ainsi, le manque d’un mécanisme clair de prévention et de gestion des conflits pourrait accentuer ces conflits déjà existants dans la zone du projet.
- Le quatrième enjeu majeur est le problème de gestion des déchets biomédicaux vétérinaires. En effet la plupart des postes vétérinaires n’ont pas d’incinérateur et le mode de gestion généralement pratiqué est l’enfouissement ou le recours aux dépôts sauvages.
- Le cinquième enjeu est le manque d’entretien des infrastructures qui pourraient entraîner par la suite leur dégradation précoce si des mesures de sensibilisation et un mécanisme de gestion durable de ces infrastructures n’est pas mis en place.
- Le sixième enjeu sera la problématique de la gestion des pesticides qui constitue un problème majeur pour les populations de la zone d’intervention du projet. Ces pesticides sont utilisés sans une sensibilisation appropriée, d’équipements de protection individuelle, de dispositifs de stockage et de conservation, de système de traitements de déchets (emballages) approporiés, entraînant des problèmes sanitaires importants au niveau des humains et des animaux, ainsi que de la pollution des cours d’eaux (en aval) et des sols. Aussi l’enfouissement et le dépôt sauvage sont les méthodes utilisées par les producteurs comme système de gestion des emballages. Cette situation pourrait être accentuée si ces méthodes traditionnelles de gestion des emballages persistent.
- Le septième enjeu est la problématique de la commercialisation des produits agricoles. En effet, la mise en œuvre du projet va entraîner une augmentation de la production. Il y a donc nécessité de prévoir une organisation des producteurs et rechercher des déboucher pour évacuer les productions. Il est aussi nécessaire de prévoir à moyen et long termes la mise en place d’agro-industries afin de transformer certains produits agricoles localement.
- Le huitième enjeu est la problématique des feux de brousses qui est une pratique courante dans la zone d’intervention du projet. Cette situation entraîne la destruction des habitats naturels, de la flore et de la microfaune. La non-maîtrise des feux de brousse entraîne la destruction des plantations d’anacarde, des cultures vivrières et pérennes et même des habitations pouvant entraîner à des cas de décès. Des campagnes de sensibilisation à ce phénomène et l’utilisation de pares-feux peuvent atténuer ce fléau.